« Agnès à cette capacité incroyable de dire oui aux idées auxquelles elle croit et d’y aller à fond.»

Yann Le Marec raconte comment il est devenu le curateur musical attitré de la Maison agnès b.
Depuis 20 ans, il est le garant de l’identité sonore de la Maison. Tour à tour résident au Pulp en 2000, vendeur de disques pour Rough Trade a Primavera, derrière les platines du Moma PS1 à New York ou encore joue en tant que Claude Blimey pour Kiosk Radio, Echobox et Rinse FM et au Salon des Amateurs, Yann Le Marec est aujourd’hui à la tête des projets musicaux et surtout de la programmation de radio agnès b.
Comment a commencé l'histoire entre agnès b. et vous ?
J’ai commencé au service décoration, j’achetais les affiches de cinéma et photo d’exploitation de film. Après quelques années, Agnès m’a proposé de m’occuper de la sélection de la musique diffusée dans les boutiques. À l'époque, nous avons installé des bornes d’écoute dans les magasins, qui permettaient aux visiteurs de découvrir 5 albums tous les deux mois. L’idée était de mettre en avant un label et son catalogue avec leurs nouveautés mais aussi leurs indispensables. J’ai ensuite été chargé de lancer la radio des boutiques en 2006 puis la web radio en 2018 et dernièrement l’application. Elle est diffusée en continu et sans publicité sur trois continents, en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Elle permet à toutes les boutiques de jouer la même musique. Elle est aussi sur le site et à présent disponible sur une application mobile. C’est une sélection de plus de 14 000 titres, programmée en fonction des heures de la journée. Indépendamment des boutiques, cette année nous avons eu 188 000 auditeurs uniques à travers le monde. Nous organisons aussi des évènements, en partenariat avec les labels indépendants que nous soutenons en fabricant des disques et en les jouant sur la radio.
Comment avez-vous commencé la musique ?
J’ai commencé à acheter des 45 tours quand j’avais 12 ou 13 ans avant l'arrivée des CDs et j’enregistrais la radio et mes émissions préférés sur K7. C’était avant internet, donc je passais tout mon temps chez les disquaires. Il ne s'agissait pas de faire une collection au début, mais de découvrir. Mon père était marin et avait ramené du Japon une platine vinyle Pioneer, les premières avec variateurs de vitesse.
Comment choisissez-vous les morceaux que vous diffusez ?
Je n’utilise aucune plateforme de streaming « classique » pour écouter de la musique. Ma recherche se fait via les catalogues de labels, des distributeurs avec qui je prends ensuite contact. Nous achetons les titres directement aux artistes pour les jouer dans la radio. Je découvre par des rencontres, des conversations, je note les infos des musiciens, des labels, je cherche…
Que vous évoque agnès b. ?
Agnès à cette capacité incroyable de dire oui aux idées auxquelles elle croit et d’y aller à fond. Elle comme la Maison ont des engagements que j’aime et qui sont une force : soutenir l'écologie, des associations caritatives et aussi la création indépendante avec déontologie. Cela paraît une évidence, mais ce n’est pas la norme, et ça mérite d’être dit. agnès b. soutient et encourage les artistes indépendants. Elle le fait depuis toujours, je suis fier d’y participer depuis de nombreuses années, et de donner vie à cet état d'esprit à travers la musique.
La radio agnès b. a désormais une application, téléchargez-là d'urgence.